Étude ESG d'AXA IM : L’intérêt des investisseurs particuliers pour l’ESG se confirme même si leur enthousiasme est moins fort qu’en 2021

AXA IM vient de clôturer sa deuxième enquête internationale sur l'importance de l'ESG dans les investissements, basée sur les réponses de plus de 12 000 épargnants et investisseurs particuliers en Europe et en Asie. Il en ressort que même si la plupart des investisseurs particuliers accordent de l’importance à l'ESG¹, l’enthousiasme autour du sujet est moins important ​ qu'il y a deux ans, ce qui est particulièrement vrai en Belgique :

« Le fait que les considérations ESG aient perdu un peu de terrain au cours des deux dernières années n'est pas uniquément lié à des raisons macroéconomiques et géopolitiques. Les investisseurs veulent savoir où et comment leur argent est investi en termes de durabilité et de rendement financier. Une communication plus claire et plus transparente est essentielle pour aider les clients à naviguer dans ce domaine de l’investissement en évolution rapide et AXA IM, ainsi que l'ensemble des acteurs de la gestion d'actifs et du conseil financier, ont un rôle à jouer. Il est impératif d'obtenir rapidement la participation financière des investisseurs privés pour réaliser les objectifs ESG, notamment la transition énergétique et l'Accord de Paris, » explique Jane Wadia, Head of Sustainability, Core Products & Clients.

Il est par ailleurs frappant de constater que la confiance des investisseurs dans les performances des investissements ESG a considérablement diminué comparée à la tendance observée en 2021. Seuls 37 % des répondants à l’échelle globale s'attendent à ce qu'un fonds ESG performe aussi bien qu'un fonds non-ESG présentant des risques comparables ; une forte baisse par rapport à 2021, où ce chiffre était encore de 48 %. Dans toute l'Europe, cette confiance passe de 45 % à 33 % ; en Belgique, de 44 % à 33 %. Les exceptions sont l'Angleterre et le Japon, où seuls 25 % et 21 % déclarent avoir confiance dans la performance de leurs fonds ESG.

Ce qui est rassurant toutefois, c’est que 58 % des investisseurs belges sont prêts à sacrifier une petite partie de la performance de leur investissement au profit d’un meilleur impact ESG.

« La performance est un objectif intrinsèque à tout investissement, et elle est également clé pour les particuliers qui épargnent et investissent en prévision de projets futurs. 2022 a été une année très délicate pour les fonds ESG et nous pouvons facilement comprendre pourquoi ceci a marqué l'esprit des épargnants. Mais nous pensons qu’il y aura toujours des périodes à court terme où les rendements seront plus faibles. Sur le long terme, nous pensons que les preuves sont suffisamment nombreuses pour démontrer que l'ESG est une approche d'investissement efficace. Les entreprises qui émettent peu de carbone ou mettent en œuvre des plans de transition crédibles, qui sont socialement responsables et qui affichent les meilleures pratiques de gouvernance sont susceptibles de surperformer leurs pairs et d'améliorer le profil de risque des portefeuilles. C'est un message que nous devons transmettre aux épargnants », rappelle Gilles Moëc, chef économiste du Groupe AXA, responsable du Responsible Investment Centre et de la recherche d’AXA IM.

Conseils et informations : la tendance s’inverse

Pour investir, les épargnants doivent s'informer : les banques et les conseillers financiers sont de loin la source d'information la plus importante vers laquelle se tournent les investisseurs. En Belgique, cela se confirme également : les banques (40 %) sont la première source d'informations, suivies des conseillers financiers (21 %) et des médias financiers (9 %). Il ressort que la plupart des (candidats) investisseurs ont abordé le thème de l'ESG avec leurs conseillers financiers, soit sur recommandation de ces derniers, soit à leur propre demande : au total, cela représente 74 % des répondants du panel global et 75% de belges. Les trois quarts des investisseurs européens estiment que les informations reçues de leurs conseillers sont précieuses.

En Belgique la tendance s’est inversée : tandis qu’en 2021, les conversations ayant trait à l’ESG entre les investisseurs et leurs conseillers étaient plutôt initiées par les conseillers, en 2023, ce sont 39% des investisseurs conseillés qui ont été à l’origine de ces discussions (contre 35% initiées par les conseillers). Cela montre qu’il existe tout de même un intérêt des investisseurs pour les sujets ESG.

Le « G » de ESG

Si l'on examine les différents facteurs ESG séparément, on constate que la « comptabilité transparente » et la « protection des données » sont les plus plébiscités dans tous les pays, y compris la Belgique, en tant qu'éléments décisifs lors de la constitution d'un portefeuille ESG, mettant clairement l'accent sur la bonne gouvernance (le « G » de ESG) des entreprises dans lesquelles on investit. La « comptabilité transparente » arrive en tête en Belgique avec 78 % (+7 points par rapport 2021), ce qui en fait le thème le plus important ces dernières années.

En Belgique toujours, ces deux thèmes prépondérants sont suivis par celui des « prix équitables » et, en quatrième position, par le premier thème environnemental (le « E » de ESG) avec la « protection de la vie marine », qui arrive même en deuxième position chez les plus jeunes. L’étude montre en effet que cette tranche d’âge accorde plus d’importance à l’impact environnemental de leurs investissements que leurs aînés. Enfin, la « déforestation » est considérée comme le thème le plus épineux.

Zone grise

Cependant, il existe également une grande « zone grise » sur les sujets à exclure des portefeuilles ESG. Ainsi, près de la moitié des répondants belges et européens sont prêts à investir dans des entreprises pétrolières, gazières ou minières si elles investissent dans des technologies qui réduisent les émissions futures de CO2. 60 % des Belges se disent également prêts à investir dans des entreprises pharmaceutiques travaillant sur des vaccins pour faire face aux problèmes de santé mondiaux, 31 % pourraient envisager qu’un fabricant d'armes qui déclare explicitement ne pas vendre à des régimes douteux figure dans leur portefeuille et enfin, une entreprise de transport « verte » qui ne respecte pas le quota de genre pourrait tout de même convaincre 37 % des investisseurs belges.

« La question du financement des entreprises en transition est un point clé quand on parle de fonds ESG. Certains investisseurs considèrent ESG des produits d’investissement durable qui limitent le financement des activités les plus nocives pour l’environnement et la société, d’autres sont prêts à accompagner les entreprises en transition avec des approches d’engagement suffisamment robustes et transparentes, tandis qu’une troisième catégorie pense que l'investissement ESG consiste à exclure certains secteurs d'activité.

Ces dernières années, le concept d’investissement responsable est devenu assez complexe et la multiplicité de mesures, de définitions et d’objectifs différents ne facilite pas la compréhension des investisseurs. Et c’est notamment le cas du sujet de la transition qui, pour autant, reste un sujet incontournable.

Cette étude sert finalement d’appel auprès des législateurs et de l'industrie financière à plus de simplicité, plus de comparabilité et plus d'interopérabilité, afin de permettre aux non-initiés de comprendre la sémantique et les concepts », conclut Gilles Moëc.

L'étude complète peut vous être envoyée sur simple demande et une interview par vidéo conférence peut être également organisée.

​¹ _{Dans le cadre de cette étude, AXA IM a défini l’investissement ESG comme un type d’investissement également connu sous le nom d’ « investissement responsable ». Il s’agit d’un terme générique pour les investissements qui cherchent à combiner des rendements positifs, tout en promouvant la gestion éthique des entreprises et leur impact positif sur la société et l’environnement.}